Mon rêve de bonheur...
--> Il est au fond de mon coeur
Il est des soirs de nostalgie pour un passé épuré de ses aspects les plus âpres, imaginé tel que je l'aurais aimé...
Le temps adoucit les images, les visages, les mots déversés.
Seule reste l'absence.
Et le silence de ce qui aurait pu être.
Une douce nostalgie à l'abri de choix qui n'ont plus lieu. Alors, je m'abandonne...
Quelques mots griffonnés dans la froideur de novembre, dans l'immensité de cette église où j'aime à me réfugier parfois, lieu partagé avec un ami, seule concession à ma solitude alors:
La chaleur de sa main
La douceur de ses lèvres
La tiédeur de sa peau
Il n'en reste rien
Seul le chagrin
Le son de sa voix
La lueur de son regard
La mélodie de ses chants
Il n'en reste rien
Seul le chagrin
La froideur de la pierre
Son corps de poussière
Le silence de son âme
Il ne reste rien
Des souvenirs éphémères
Le passé qui m'échappe
Il s'efface
Elle s'efface
Plus de traces
Je suis lasse
Novembre accentue cette nostalgie du mauvais côté.
Ce soir elle n'est pas.
Je tente en vain de me rappeler ses bras.
Parfois, désarmée par la vie, j'ai ce reflexe de petite fille voulant se jetter dans ses bras réconfortants. Je crois souvent n'être pas seule.
Puis...
Ce temps me semble si lointain. La vie m'a portée si loin d'eux.
Une enfance trop rapidement quittée.
Dernière image glaçée. Souvenir fâné.
Pour elle, encore une fois ces mots. Je n'ai plus qu'eux pour l'appeler encore Maman. Elle, aujourd hui dans ce cimetière anonyme où personne ne flâne comme dans certains.
Quand on me demande mon rêve de bonheur, je réponds "une famille". Une famille telle que je l'aurais voulue pour moi, pour mon frère, pour ma soeur.
Une famille à venir.
Alors je rêve à un autre passé, le passé de mes rêves de petite fille. Celui que je me suis précocement inventé. Celui qui me fait espérer à une famille, un jour...
Ecrit par pherine1, le Mardi 17 Février 2004, 21:36 dans la rubrique "Quand le coeur s'emmêle".
Commentaires
Ezekiel
17-02-04 à 21:59
Pour une fois, je ne sais pas quoi te dire... comme je ressens la douleur, je le vois ce trou béant, sombre et froid et qui semble ne jamais pouvoir se combler... tu dois au moins la détester autant que moi, cette certitude du vide, cette fatalité... La seule chose que je puisse dire, c'est que tu n'écrirais pas jour après jour ces merveilles de textes si tu n'avais pas vécu ça... tu le dis si bien dans ton joueb: l'homme est un apprenti, la douleur son maître... la fleur sauvage qui a resisté aux ouragans a un parfum bien plus envoûtant que la petite fleur qui a grandit à l'abri d'une serre...
Je l'espère du fond du coeur, tu auras toi aussi une famille, et quand le moment viendra, tu y mettra mille fois plus d'amour que le commun des mortels...
A défaut de t'offrir un passé à ton image, je te propose un avenir en compagnie de tout tes lecteurs et lectrices... quant à l'étreinte de bras rassurants, je laisse tout le soin à Songe de s'en charger, mes bras ne couvrent pas la distance entre Lille et Paris...
Ezekiel.
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Re:
pherine1
18-02-04 à 00:22
A mon tour de te remercier Ezekiel pour ces mots déposés avec tact sur un sujet qui m'est cher. La douleur s'attenue, le temps joue son rôle seuls certains moments de vie me rappellent cruellement cette absence.
Je me fais alors un doux souvenir car entre haine et amour j'ai opté pour le second.
Je ne veux m'apesantir sur l'injustice de la vie car cela ne changera rien sauf à gagner en amertume. Bien au contraire comme tu le dis si bien, j'y mettrai "mille fois plus d'amour que le commun des mortels" quand l'opportunité se présentera.
Quant à l'étreinte de ce cher Songe, je lui préfère ses oreilles attentives, sa sensibilité exacerbée qui lui permet de comprendre beaucoup et souvent même les mots n'ont pas besoin d'exister. Ces mots je les dépose ici même, cela suffit à m'alléger, à rendre cet hommage qui me tient tant à coeur pour ensuite repartir conquérante dans mon quotidien.
Merci de ton attention très cher Ezekiel :)
Et je t'embrasse via le net qui sait si bien réduire les distances!
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Re: Re:
Songe
18-02-04 à 10:59
Merci ;o) ...
Des mots qui n'ont pas besoin de se justifier pour être compris et qui n'ont de besoin de se faire inquisiteurs pour s'entendre et se comprendre ... une douce certitude que celle d'une oreille attentive pour les soirs de mélancolie et de nostalgie ...
La réponse à hier doit rester et restera toujours le demain pour lequel nous luttons envers et contre tout aujourd'hui ...
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